L'Assurance Nationale publie: Rapport sur la pauvreté et inégalité des revenus pour l'année 2021 en Israël


Le rapport officiel sur la pauvreté de l'état Israël publié par l'Assurance Nationale souligne le retour de l'économie israélienne sur la voie de la croissance en comparaison avec la crise du Coronavirus. Alors qu'en 2020 le PIB a reculé de 1,9%, en 2021 il a augmenté de 8,3% - qui constitue le taux de croissance le plus élevé enregistré par rapport aux autres pays développés. Le taux de chômage a baissé de manière significative et une hausse a été observée en terme de salaire réel.

L'aide offerte à la population israélienne pendant le Coronavirus a mis en évidence la grande importance de systèmes de sécurité sociale adaptés aux besoins du public. Avec l'annulation des restrictions caractéristiques de la période du Coronavirus, les aides accordées aux familles et entreprises ont été sensiblement réduites et l'impact sur les différents groupes de la population n'a pas été uniforme, et de ce fait, pour la première fois depuis des années, les taux de pauvreté et d'inégalité en terme de revenus nets ont augmenté.

  • En 2021, le seuil de pauvreté se situe à environ 2 849 ILS pour un individu, et 5 698 ILS pour un couple. Un couple avec 2 enfants sera considéré comme pauvre en-dessous d'un montant de 9 117 ILS, et en-dessous de 12 108 ILS pour un couple avec 4 enfants. Cette année en Israël, on compte près de 1,95 million de personnes pauvres, parmi elles - 853,9 milles enfants pauvres représentant 28% de la population, et 212.4 personnes retraitées pauvres - qui constituent près de 17,6% de la population israélienne. L'ampleur de la pauvreté (permettant d'évaluer la gravité de la pauvreté) s'est accrue de 38,7% en 2020 à 39,4% en 2021. La dimension de pauvreté a augmenté au sein des familles de 20.6% à 21%, de 20,5% à 21% auprès des individus, et de 27,2% à 28% auprès des enfants.
  • En l'absence d'intervention du gouvernement, c'est-à-dire sur la base du revenu économique, la dimension de pauvreté des familles a baissé de 37,4% à 35,5%, de 33,9% à 32,1% auprès des individus, et de 39% à 37% auprès des enfants. L'augmentation la plus élevée de dimension de pauvreté (nette) a été enregistrée parmi les personnes âgées passant de 16,4% en 2020 à 17,6% en 2021, et cela suite à l'arrêt des subventions spéciales distribuées en 2020, d'une part, et du fait de leur faible participation au marché du travail et de leur difficulté à y retourner, d'autre part. La dimension de pauvreté des familles professionnellement actives est restée presque inchangée et reflète des tendances contradictoires entre les travailleurs salariés et indépendants : la dimension de pauvreté des salariés a légèrement augmenté alors que celle des familles d'indépendants a baissé de 13,4% à 12,1% entre les deux années.
  • En 2021, l'allocation offerte aux personnes âgées est la plus élevée en terme d'efficacité dans la réduction de la pauvreté, suivie par l'allocation survivants. La prestation de revenu minimum de subsistance, qui n'a pas changé pendant de nombreuses années, fait partie des allocations ayant un faible degré de contribution à la sortie de pauvreté.
  • Les résultats de pauvreté selon une distribution géographique démontrent que les indices de pauvreté dans les districts de Jérusalem, du Nord et du Sud sont plus élevés que la moyenne. En comparaison, dans les districts de Tel-Aviv et du Centre les taux sont en-dessous de la moyenne. Par exemple : dans le district de Jérusalem: la dimension de pauvreté des familles s'élève à 38,7%, des individus à 42%, des enfants à 51,2%. Dans le district de Tel-Aviv, la dimension de pauvreté des familles s'élève à 15,7%, des individus à 15,1% et des enfants à 20,2%.
  • Le taux de personnes pauvres parmi les travailleurs indépendants est de 15,2% alors que chez les travailleurs salariés ce taux est de 16,5%. Le taux de pauvres parmi les familles avec enfants est de 24,2% et dans les familles monoparentales de 24,9%. Dans la population des Haredim ce taux atteint 39,7%, chez les personnes âgées 16,8%, et chez les Arabes à 38,8%.
  • L'indice Gini d'inégalité des revenus nets a augmenté de 0,8%, mais a reculé de 1,4% selon le revenu économique.
  • Il a encore été constaté, sur la base d'une enquête sociale du Bureau Central de Statistique, que plus de 26% des foyers ont témoigné ne pas parvenir à couvrir toutes leurs dépenses mensuelles, 10,6% ont renoncé à des soins médicaux, 6,9% à des médicaments sur ordonnance, et 5,2% à un repas chaud à cause de difficultés économiques. Concernant les indices de pauvreté subjective, sur la base de résultats préliminaires d'une enquête menée par l'Assurance Nationale, il apparaît que 30,6% des femmes ont témoigné avoir ressenti la pauvreté alors que pour les hommes, ce taux est de 27,4%. Les femmes âgées de 35 à 67 ans qui se considèrent pauvres atteint 32,6%, alors que ce taux est d'environ 25,7% chez les jeunes jusqu'à 35 ans qui ont rapporté une pauvreté subjective. Le rapport démontre que l'impression de pauvreté subjective a augmenté, par rapport aux années passées, chez la majorité des groupes de la population et qu'ils témoignent de privations substantielles dans leurs vies. 
  • Sur une comparaison internationale également, alors qu'en 2020 on pouvait voir que le modèle d'aide sociale offert pendant le Coronavirus a placé Israël proche de la moyenne des pays de l'OCDE, en 2021 le pays est retombé en bas du classement, lequel témoigne d'un niveau de pauvreté parmi les plus élevés dans les pays développés (avant dernière au-dessus du Costa Rica). L'Assurance Nationale recommande d'augmenter les allocations qui servent de dernier filet de sécurité pour les familles ayant de faibles revenus ou les familles tombées dans une détresse économique temporaire : revenu minimum de subsistance, pension vieillesse et allocations chômage, ainsi que la promotion d'outils et d'aide aux familles se trouvant dans le marché du travail et qui vivent encore dans la pauvreté. De même, il faut mettre l'accent sur les inégalités entre la périphérie et le centre - un aspect qui s'exprime en terme de bas salaires et immense difficulté sur le plan social.

Ministre des Affaires Sociales et de la Sécurité Sociale, membre de la Knesset, Yaakov Mergui : "Il existe de nombreuses populations en Israël, en particulier dans la périphérie, qui ont besoin d'outils afin de faire face à la pauvreté et les inégalités dans la société israélienne. Le Rapport sur la Pauvreté montre une fois de plus que les allocations aides à sortir de la pauvreté. Je suis entré dans ma fonction de Ministre des Affaires Sociales depuis quelques jours et ce rapport représente un outil majeur à mes yeux pour la promotion des politiques sociales auxquelles je crois. L'Assurance Nationale publie un rapport sur la pauvreté et, à mon regret, il n'y a pas de changements significatifs dans les indices de pauvreté. et par conséquent, au cours de ce mandat, je ferai tous les efforts en vue de traiter les causes de la pauvreté et de faciliter l'accès au marché de l'emploi, conjointement avec une justice distributive adéquate et à jour."

Ministre au Ministère des Affaires Sociales, Yoav Ben Tsour : "Les populations vulnérables dans la société me tiennent à cœur, et c'est pour cela que nous sommes venus dans ce Ministère. Nous ressentons une responsabilité publique de réduire l'inégalité en Israël et c'est notre mission. Nous refusons d'accepter une réalité dans laquelle des personnes âgées, des enfants et des familles vivent dans la pauvreté. C'est une chose déplorable qu'une société organisée et porteuse de valeurs ne peut accepter. Il existe de nombreux voies pour garantir la sortie de la pauvreté vers une vie respectable et la tête haute. Des possibilités d'emploi diverses et adaptées aux populations qui ont besoin d'aide sont un élément actuel qui sera développé au cours de ce mandat, afin d'échapper au cercle de pauvreté et nous travaillons actuellement sur un nouveau programme pour l'ensemble des citoyens d'Israël."

Directrice Générale par intérim de l'Assurance National, Yarona Shalom : "L'état d'Israël se trouve depuis des années en retard important avec les pays de l'OCDE en matière de pauvreté et d'inégalité. Il est impossible que le montant de certaines allocations soient en-dessous du seuil même de la pauvreté, qui s'élève à 2 849 Shekels seulement. Afin de faire face aux disparités dans la société, il faut d'une part une augmentation des allocations, et d'autre part donner des outils et une aide aux familles et individus qui se trouvent sur le marché du travail mais dont les salaire sont bas, en mettant l'accent sur la périphérie. Il faut des modifications de la loi qui allègeront les conditions d'éligibilité aux allocations, permettront d'acquérir une éducation et spécialisation, ce qui entraînera certainement une augmentation du salaire et contribuera à sortir de la pauvreté. Et tout cela, sans que les bénéficiaires ne craignent de perdre leur allocation ou avantages accessoires, car ce serait une situation qui empêcherait toute évolution."